RÉTABLIR LES FAITS – 4e partie – faux chaman

(Suite de l’article d’hier)

SUIS-JE UN CHAMAN ? TÉMOIGNAGES

D’AYANGAT UDGUN, CHAMANE DE MONGOLIE

Chers lecteurs,

Je suis une Udgun mongole, une femme-chamane. Mais avant d’accepter pleinement mes racines ancestrales, je vivais égoïstement juste pour moi et ma famille. Je vivais dans une grande ville où la campagne n’était pour nous que belle nature.

Dans le régie socialiste où j’ai grandi, nous avions appris que l’esprit et l’âme étaient inexistants. Pourtant, à chaque fois qu’une mésaventure m’arrivait, j’allais consulter un moine bouddhiste, un prêtre catholique, un astrologue ou un chaman. Une fois, une chamane mongole me dit que je me devais d’accepter mes racines ancestrales, car il m’était demandé de devenir chamane. Peu après, une personne inconnue me saisit la main dans la rue en me disant : « Ta destinée va se transformer de manière dramatique — je m’incline devant toi ». Effrayée, je m’enfuis. Un voyant japonais avec ses cartes de divination me dit aussi que je ferai dans l’avenir un travail très différent. Je n’acceptais pas le fait que je deviendrais chamane parce que je croyais que les chamans étaient de vilaines personnes. Mais à la fin, je dus accepter mes racines ancestrales. Je devins malade, je perdis un petit enfant et je compris que cela continuerait si je n’acceptais pas mes racines ancestrales. J’ai accepté ma mission dans une cérémonie spéciale en comprenant que ma vie était désormais vouée au destin de l’Éternel Bleu Tengri[1].

À cette époque-là, il y avait très peu de livres sur le chamanisme et la spiritualité, et lorsqu’il y en avait, c’était des paroles mystérieuses sur la magie et des histoires incroyables, ainsi tout cela me paraissait bien compliqué. Afin de comprendre, j’ai consulté mes esprits ancestraux qui m’ont fait vivre des aventures fascinantes. Ayant acquis de l’expérience, j’ai écrit plusieurs livres afin de partager avec les autres pour qu’ils n’aient pas à perdre de temps dans leurs recherches.

Les esprits ancestraux m’ont expliqué que si nous ne prenions pas soin, avec amour, de la Terre-Mère, cette relation qui doit exister entre la nature et les humains, nous ne pourrions continuer à exister. J’ai compris que nous avions un travail énorme à accomplir pour la Mongolie. Mais j’ai été enchantée de découvrir d’autres personnes partout à travers le monde qui portaient la même mission que nous, chamans mongols. Dans bien des pays où pareillement les cultures et les traditions étaient presque complètement détruites, les gens avaient la passion de chercher, de découvrir qui ils étaient, d’apprendre et de partager ce qu’ils avaient appris. De voir des personnes qui étaient comme nous, qui avaient à cœur de s’entraider et de se protéger des négativités de ce monde, m’a donné du courage et de la force. J’ai pris confiance et retrouvé de l’inspiration dans le fait qu’ensemble nous pourrions accomplir beaucoup plus en dépassant ce qu’il y avait de meilleur en nous.

Bien que certaines personnes affirment être des chamans, la manière dont ils utilisent leurs dons et le temps qu’ils donnent à la situation mondiale actuelle varient. Aigle Bleu est le premier chaman canadien que j’ai rencontré lors de sa visite en Mongolie. En conversant avec lui, j’ai découvert que nous avions beaucoup de choses en commun. Nous avons le même souci de protéger la Terre-Mère, pas seulement d’en parler, mais d’agir. Une des principales discussions que nous avons eues ensemble concernait le monde spirituel et comment notre destin nous suit de vie en vie et comment les personnes aujourd’hui font tellement d’erreurs parce qu’elles ne connaissent pas le monde spirituel.

Je ne regarde plus la nature comme simplement quelque chose de beau, mais comme une entité qui possède ses propres esprits, entités avec qui nous sommes liés. Si nous ne la protégeons pas, nous allons cesser d’exister. J’ai décidé de dédier ma vie à la Terre-Mère en partageant avec d’autres ce que j’ai vécu. C’était une grande opportunité pour moi de rencontrer un chaman canadien qui avait le même cœur que moi, de voir qu’ensemble nous pouvions joindre nos voix pour défendre la Terre-Mère, pour trouver ceux qui, comme nous, avaient la même destinée, afin qu’ensemble nous puissions créer et travailler pour un monde meilleur. Ce sont les souhaits pour nous de l’Éternel Bleu Tengri[2].

Les esprits existent. Comment communiquer avec eux, comment comprendre le destin, qui est un chaman, comment devient-on chaman, comment être prudent et sécuritaire sur ce chemin et comment apprendre – toutes ses connaissances et ses expériences, Aigle Bleu ne les garde pas pour lui, il veut les partager avec vous tous. Cela donne une vaste somme de connaissances ; sans doute que c’est l’Éternel Tengri Bleu lui-même qui l’a choisi pour cette mission. Je lui souhaite tout le meilleur dans son travail et son dévouement.

Chers lecteurs, nous espérons également que votre voix s’élèvera pour protéger la nature et que vous ferez grandir votre vaste dévouement à la Terre-Mère.

Sincèrement vôtre,

Ayangat Udgun

www.tengermongolgazar.mn

 

D’ANJA NORMANN, CHAMANE NORDIQUE

… Je suis une Sejdkvinna, chamane nordique, choisie par les esprits à l’âge de six ans. Après des années d’apprentissage, je travaille pour la terre pour réveiller les consciences et aider les humains qui le veulent à retrouver leur vraie place, à être entiers. Nous avons un vieux mot pour guérison en suédois, helberedelse, qui veut dire « préparation à être entier ». Quand nous sommes entiers, corps, âme, esprit relié en harmonie, alors il n’y a plus de place pour les maladies. …

Chez Aigle Bleu, je retrouve la même vision. Nos traditions diffèrent, comme nos langues d’origine, mais dans le cœur nous parlons le même langage. Depuis toujours je dis que si nous voulons assurer l’avenir de l’humanité, il faut commencer par éduquer les enfants, par leur apprendre à connaitre et à se connecter à la nature. Les enfants sont connectés dès la naissance, il leur manque juste un adulte pour leur dire que c’est juste. Chez Aigle Bleu, je vois le respect pour les enfants, les suggestions pour leur ouvrir la voie de leur vraie nature pour qu’ils puissent rester connectés et ouverts et agir en respect pour tout vivant. Cela me donne un grand espoir pour le futur.

J’ai appris à connaitre Aigle Bleu au fil des années. J’ai eu la joie de le voir en cérémonie, de voir sa force chamanique, mais j’ai aussi rencontré l’homme derrière le chaman quand il est venu chez moi et mon compagnon s’assoir à notre table. Je l’ai vu avec nos animaux, surtout les chevaux, qui je crois bien, sont ses favoris. Je l’ai vu travailler inlassablement pour se perfectionner au tir à l’arc. Et toujours avec le sourire, toujours avec le cœur ouvert, toujours avec une humilité et un respect pour les personnes qui l’entourent. Après un été qui manquait cruellement d’eau et où la nature avait bien soif, il va passer des heures pour faire une cérémonie pour faire venir l’eau, sans penser à sa propre soif ou faim. Et cela sans spectateurs, sans que personne ne le sache. Parce que c’est ce qu’il est, un homme qui veut le meilleur pour cette terre et qui fait ce qu’il peut pour aider. Ses prières ont été entendues, la pluie est venue et la nature a été comblée. Je suis fière d’être parmi ses amis. …

Anja Normann

www.vitkanordika.com

 

D’UNE PROFESSIONNELLE DE LA SANTÉ À LA RETRAITE

J’ai connu Aigle Bleu en 2006, lors d’un atelier où il lui avait été demandé d’animer une activité au lever et au coucher du soleil, ainsi que 2 huttes de sudation et un concert. C’est à ce moment que j’ai ressenti qu’il pouvait m’en apprendre davantage. J’ai beaucoup travaillé avec mes rêves depuis une trentaine d’années, des rêves très signifiants et profonds. Et sa rencontre m’apportait des réponses. Les mouvements de la vie nous entrainent parfois dans des lieux remplis d’ombres, mais aussi dans des tunnels au bout desquels se trouve la vérité.

Depuis 2014, nous avons formé un petit groupe d’enseignement, ici au Québec et en Europe, qu’Aigle Bleu nommait : Créons le monde. Un monde qui se voulait de paix, de partage, de connexion et communication à la Nature et aux Esprits de la Nature. Rien de très… sorcier…

Faire l’apprentissage et l’expérience vécue du lien avec les Éléments : du vent, à la Terre, au feu et à l’eau, ces éléments, observables… et ressentis. Par exemple, en 2007 lors d’un atelier, il nous fut expliqué le sens profond et le lien des éléments en nous. Alors qu’Aigle parlait de l’Esprit du vent, nous avons vu s’agiter derrière lui la cime d’un arbre. Cette agitation cessa lorsqu’il eut terminé ses explications. Toutes les prières qui nous ont été enseignées nous relient en simplicité et profondeur aux éléments. Ainsi que les danses chamaniques qui viennent nous y ancrer davantage. J’ai aussi reçu quelques soins de sa part, très efficace et qui m’ont aidée physiquement et émotionnellement.

Mais mon besoin de mieux connaître les traditions, d’ici ou d’ailleurs, m’a toujours habitée, ayant quelques racines authentifiées d’Anishnapeg. Depuis le début de la vingtaine, je me suis promenée sur différents continents tout comme au Québec. Je crois à l’universalité et à l’union des peuples, dont beaucoup se ressemblent dans leurs coutumes, leurs liens à l’Essence même des choses. Aigle m’apporta encore plus d’éléments pour faire ces liens universels. Je le considère comme un enseignant authentique.

Je n’ai pas besoin du jugement des autres pour me faire une opinion.

Jocelyne Rochon

 

D’UNE PRATICIENNE EN ÉNERGIE, MASSOTHÉRAPEUTE

Ma rencontre avec Aigle Bleu remonte à 2007 pour une activité de 4 jours.

À l’époque, je croyais avoir une certaine connaissance de la forêt pour y avoir passé nombre de fins de semaine à suivre mon père à la chasse, pour y avoir campé et passer des heures à l’affut à observer ou photographier des animaux, etc. Ce qu’Aigle Bleu m’a offert alors, fut une vision beaucoup plus large que la connaissance cognitive de la nature. La sagesse transmise au travers ses enseignements amérindiens était une sagesse universelle, de tolérance, de respect et de communion avec la Nature. Je suis repartie de ces 4 jours différente. Je n’observais plus, je n’étais plus à l’extérieur de la forêt. Depuis, j’écoute, je ressens, je reçois et surtout, plus que jamais, je prends soin de la Nature qui m’entoure.

Lorsque bien des années plus tard, j’ai appris qu’il proposait un enseignement plus approfondi sur 3 ans, je n’ai pas hésité une seconde. Européenne d’origine, mais vivante au Québec depuis 7 ans, j’avais cependant des questionnements quant à ma légitimité pour être initiée à cette culture. Puis, j’ai vite réalisé que les pratiques amérindiennes enseignées (Cherokee, Chippewa et Apache) faisaient étonnamment sens avec l’éducation que j’avais reçue. Et puis, tout en moi me disait que j’étais à la bonne place, au bon moment de ma vie. J’ai fait confiance à mes ancêtres et ai cheminé.

Je pense que la Nature n’appartient à personne et que les guides et ancêtres communiquent avec les personnes qui vont à leur rencontre. La méthode utilisée pour communiquer ne dépend pas (à mon humble avis) des origines du sang qui coule dans nos veines, mais plus de la vibration de l’endroit où l’on vit, du respect, de la compréhension et de la pratique quotidienne que nous leur offrons.

Je suis sincèrement reconnaissante à la Vie de m’avoir fait rencontrer Aigle Bleu. J’ai eu l’occasion d’aller chez lui une fois où j’ai pu constater qu’il vit et pratique quotidiennement ce qu’il enseigne ; je le respecte encore plus pour cela.

J’ai été témoin à plusieurs reprises de changement de la Nature lors de nos rencontres. Ce que je croyais être des récits imaginaires (faire arrêter la pluie, assisté au déclenchement d’un orage violent qui s’arrête immédiatement après avoir récité une prière que nous avions oubliée, etc.), je l’ai vu ! J’ai entendu les animaux se taire pendant des prières et chanter à tue-tête avec nous après. Il n’y avait pas une rencontre sans que des aigles ne tournoient au-dessus de nous.

La mesquinerie de certains cherche à détruire le beau. Je ne sais qu’une seule chose, c’est que plus je pratique les enseignements reçus, plus ma vie est belle et plus elle a de sens.

À tout jamais Merci Aigle Bleu

Laurence Gaubert

 

D’UN HOMME AUTORISÉ À CONDUIRE LES CÉRÉMONIES TRADITIONNELLES

J’ai atterri dans le monde du chamanisme en 2012 en rentrant directement en quête de vision, rite de passage organisé par Aigle Bleu à l’époque. J’ai depuis enchaîné les quêtes, car seule la vérité de la Nature est mon enseignante. Cependant, l’expérience de l’aîné est parfois utile pour aider à rester sur le sentier. Tel est le cas d’Aigle Bleu avec moi. Sa qualité de chaman n’est aucunement à démontrer.

Je précise que depuis j’ai pratiqué avec d’autres chaman(e)s des ateliers divers et huttes à sudation. J’affirme ici encore une fois que sa qualité de chaman n’est aucunement à démontrer.

J’ai également reçu un soin de lui avec les éléments. Ce soin n’a tenu que temporairement certes, mais il a été et de loin, devant toutes médecines conventionnelles et alternatives, le plus efficace dans le résultat et dans la durée.

Dans ses stages, j’ai vu que les pratiques Cherokee et Apache sont celles dans lesquelles Aigle Bleu est structuré. Elles sont la fondation de ses enseignements pour lesquels il insiste sur la nécessité de cheminer vers une pratique quotidienne. Cela m’apporte, avec le qi gong, une structure efficace que j’applique régulièrement, car je m’y sens bien.

Je pratique aujourd’hui, seul, quêtes et huttes dans le respect de ces rituels.

Tout un chacun a ses ombres à éclairer et pour ce faire, il faut déjà entamer le sentier. Aigle Bleu le pratique depuis des décennies, il n’a pour ma part quant au fait d’être chaman, rien à prouver.

Tony Mandon

[1]
[1] Le vaste ciel éternel, principale déité créatrice du monde chez les Mongols.

[2]
[2] Idem

Cette série d’articles a commencé ici

2 réflexions au sujet de “RÉTABLIR LES FAITS – 4e partie – faux chaman”

  1. La violence latérale : Le colonialisme a des effets pernicieux à l’intérieur des communautés autochtones
    L’intériorisation de la violence est devenue un phénomène banalisé au sein des communautés autochtones.
    « La violence latérale fait référence aux façons dont les personnes opprimées et impuissantes se cachent secrètement ou dirigent ouvertement leur insatisfaction vers l’intérieur, les uns envers les autres et envers ceux qui sont moins puissants qu’eux-mêmes » . Cela veut dire que les autochtones abusent maintenant les propres membres de leur communauté, de la même façon qu’ils ont été abusés.
    Il est important de souligner que l’histoire de la colonisation du Canada est fondée sur des lois, des politiques assimilatrices et racistes qui avaient pour but de contrôler et rendre impuissants les autochtones. Ces lois et politiques ont des effets intergénérationnels sur les autochtones, qui se poursuivent encore aujourd’hui.
    Cette violence latérale se retrouve partout dans le monde, chez les minorités, en particulier chez les autochtones, également appelée colonialisme intériorisé, violence horizontale ou conflit intra racial.
    Un récit parmi tant d’autres – comportement secret d’autrui
    Il y a environ quatre ans, je croise une femme de ma communauté et nous discutons ensemble sur le travail en général et sur le Conseil de bande Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam. Cette femme me mentionne qu’une certaine personne ne fait rien à son poste de travail, elle ne fait que se parader, elle se prend pour un mannequin. Je réponds que nous devrions être fière de son parcours professionnel en milieu urbain et en communauté. De plus, cette personne détient un MBA en administration, une compétence essentielle dans sa position hiérarchique. Je précise que cette personne est un modèle pour nous, les femmes innue. Je termine en lui spécifiant que je n’adhère pas à ce genre de discours et la conversation se termine. À la suite de cette discussion, je suis déstabilisée intellectuellement et émotionnellement en lien avec mes valeurs féministes et ma sensibilité éthique.
    Je ressens le besoin de prendre une distance réflexive pour comprendre et analyser l’agir de cette femme. En voici une analyse sommaire: cette manifestation déclenchée envers la personne, dû à son niveau de vie différent, son statut social et son haut niveau d’éducation au sein de la communauté, dénotent un comportement de violence par oppression latérale, c’est-à-dire que toute information est déformée par le négatif. Cette femme devient une oppresseuse en utilisant la violence latérale sur la position sociale / rôle / emploi de cette personne. C’est une forme de dénigrement ou de jalousie professionnelle pour les femmes qui réussissent mieux que les autres au sein de notre communauté, l’envie de l’autre est dévorante. Cette personne devient une cible par une membre (oppresseuse) de sa propre communauté qui libère sa souffrance coloniale.
    Considérons nous le professionnalisme et le succès comme des valeurs allochtones qui sont associées à la validation de l’identité autochtone ou au rôle de la femme autochtone ?
    Source: https://issuu.com/lavoixdespremieresnations/docs/vpn_avril-2022 p.13

    Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.