Chaque jour, à notre réveil, nous constatons que nous sommes vivants. C’est le plus grand cadeau que nous puissions recevoir. C’est le moment d’exprimer notre gratitude. Car avoir un corps humain représente une chance unique, privilégié, une véritable bénédiction. Expérimenter la vie en tant qu’être humain est le seul véhicule pour suivre la voie de la libération car toutes les autres formes d’incarnation ont des limites. Elles ne bénéficient pas de la compréhension qui permet d’évoluer sur le sentier de la libération ni du libre arbitre qui permet de s’engager dans cette voie. Les animaux et les plantes n’ont d’autre choix que d’accomplir la volonté du Grand Esprit, de suivre leurs instincts, ce que nous désignons comme les Instructions Originelles.
Le seul qui se soit vu accorder le libre arbitre, le pouvoir de choisir lui-même sa voie est l’être humain. Il est le seul sur terre, des règnes élémental, minéral, végétal, animal ou humain, à pouvoir choisir entre le bien et le mal. Il est donc celui qui doit le plus faire preuve de vigilance dans ses comportements. S’il a le privilège de faire des choix, il a également la responsabilité d’en assumer les conséquences. Nous avons le droit de choisir, mais certains choix nous créent des souffrances de plus en plus pénibles. Le libre arbitre, c’est donc la possibilité de faire nos expériences, d’essayer, de toucher, de découvrir comment les choses fonctionnent. Et cette liberté comporte sa responsabilité. En contrepartie, il est donné à l’être humain de pouvoir suivre la voie étroite et de réaliser en lui la vie éternelle et immortelle de l’esprit éveillé et libéré. Voilà pourquoi la vie humaine est si précieuse.
La pratique spirituelle est d’une importance capitale car c’est elle qui nous permet d’avoir la clarté et la maîtrise nécessaires pour faire des choix éclairés. Parce que pour nous, humain, tout est vraiment une question de choix. Les animaux, les plantes et les cristaux accomplissent toujours la volonté du Créateur parce qu’ils obéissent toujours aux lois naturelles. L’humain seul a le pouvoir de choisir. Ainsi, le besoin de raffiner son esprit pour avoir la clarté et le discernement qui permettent de distinguer le bien du mal, les bons choix de ceux qui peuvent nuire est primordial.
En tant qu’aspirants spirituels, notre travail consiste à purifier notre conscience afin d’éliminer les voiles qui obstruent notre clarté d’esprit. Ceci se fait par la création dans notre quotidien d’un espace-temps sacré que certains appellent aussi la pratique spirituelle. Cette pratique est constituée de trois activités : le mouvement, la prière et la méditation.
Il est beaucoup plus facile d’avoir les idées claires lorsque les énergies circulent librement dans notre corps. C’est pourquoi la pratique de l’exercice physique est essentielle. Elle constitue également dans presque toutes les traditions du monde une pratique spirituelle importante. Les Tarahoumaras, Nation Autochtone du Mexique, méditent par le biais de la course à pied. Ils parviennent ainsi à des états de conscience élevés. Ils peuvent courir pendant des jours entiers, dans les hautes montagnes, sans fatigue et sans ressentir la faim. Il y a un maître indien, Sri Chimnoy, qui enseigne cette voie, le développement du corps par le sport afin d’éclairer l’esprit et développer sa spiritualité.
Parmi ceux qui ont cette philosophie, il y a les taoïstes de Chine. Dans cette voie, l’aspirant travaille les arts martiaux pendant des années avant d’aborder la méditation et la récitation des sutras. Le taï-chi et le chi-kung sont deux disciplines taoïstes bien connues aujourd’hui qui allient beauté et efficacité. Il en est de même de la voie hindouiste avec le yoga. Les postures, appelées asanas, clarifient le corps et ainsi favorisent la clarté du mental. Voici des disciplines qui mènent vers l’éveil en travaillant en premier avec le corps. Dans les pratiques reçus de mes aînés autochtones Cherokee, nous avons des exercices d’étirement et de respiration ainsi que des danses sacrées qui curieusement ressemblent beaucoup au Taï Chi Taoïste. Ainsi, sur la voie spirituelle, la pratique quotidienne des exercices pour le corps est essentielle. Cette pratique requiert une discipline et des efforts quotidiens dans une juste mesure, avec pondération et sans se forcer. La régularité vaut mieux que trop d’efforts hâtifs.
En règle générale, lorsque vous décidez de commencer une discipline spirituelle, il est préférable de vous orienter vers les grandes traditions du monde et d’y puiser celle qui vous convient. De cette façon, vous avez la certitude de vous engager sur une voie qui a fait ses preuves et qui donne de bons résultats. Méfiez-vous des disciplines Nouvel Âge qui naissent du jour au lendemain et qui promettent des résultats stupéfiants en très peu de temps. Maîtriser un art, quel qu’il soit, ne se réalise pas en un jour et aucun des grands maîtres que nous connaissons ne l’est devenu en choisissant la voie de la facilité. La véritable voie spirituelle est celle du milieu, du juste équilibre. C’est un chemin très étroit, mais pour qui s’y engage avec volonté, intelligence et amour les récompenses sont grandioses.
La deuxième dimension de la pratique spirituelle est la prière. La prière c’est l’expression de notre gratitude, une façon d’exprimer notre reconnaissance. Elle comporte aussi l’avantage d’amener un contrôle sur le souffle, particulièrement les prières chantées sur des rythmes particuliers. Il y a une expression qui dit que « chanter c’est prier deux fois ». Lorsque nous récitons mentalement une prière, nous avons un certain effet. Lorsque nous la disons à haute voix, ce même effet est multiplié par deux. Lorsque nous la chantons, il est décuplé.
Pratiquée sur une base régulière la prière nous permet de purifier nos perceptions et de favoriser la création de circonstances favorables à notre développement spirituel. Dans certaines traditions amérindiennes lors de la prière du matin et de celle du soir, il n’est demandé dans la prière, après l’expression détaillée des choses pour lesquelles nous avons de la reconnaissance, qu’une seule chose par journée. Cette pratique permet de déterminer ce que nous désirons vraiment et d’établir des priorités. Le fait de combiner toutes nos demandes en une seule harmonise notre raison d’être. Le simple fait de répéter inlassablement cette formule sonore qu’est la prière amène une purification énergétique.
La prière nous donne également la possibilité de purifier nos erreurs, d’amoindrir et même, dans certains cas, d’annuler de mauvaises actions commises dans le passé. Dans le bouddhisme tibétain, le taoïsme et la spiritualité amérindienne, il existe certaines pratiques bien précises destinées à ces fins.
Enfin, la troisième facette de la pratique spirituelle est la méditation. La véritable méditation ne se pratique pas, elle se produit tout simplement, généralement au moment où nous nous y attendons le moins. La véritable méditation, c’est d’être ici et maintenant, totalement investi dans l’instant présent. Notre mental devient alors en mesure d’atteindre spontanément une concentration profonde qui n’est pas statique, mais complètement neutre. Évidemment, sans pratique ni techniques, les chances d’atteindre un tel état sont plutôt minces. La création au quotidien d’un espace-temps sacré nous permet de favoriser la naissance de la méditation et favoriser le développement de notre esprit. Plusieurs études ont démontré que la pratique de la méditation favorise une diminution de la tension artérielle, accroît l’immunité du corps et amène un état de calme général. Les gens qui méditent régulièrement vivent plus longtemps.
La méditation nous donne accès à la source de notre être, à cette partie de nous qui peut toute et n’importe quoi pour nous. C’est notre âme qui sait mieux que nous ce qui est bon pour nous et que nous avons tendance à ne plus écouter dans le brouhaha de la vie quotidienne. Le retour vers un espace calme et régénérateur, vers cette âme qui nous a créés, nous permet d’être plus efficaces lorsque nous sommes ensuite dans l’activité. Nous perdons moins de temps et moins d’énergie lorsque nous agissons avec calme et pondération. Ainsi, la personne sage prend le temps de communier avec son âme quotidiennement par le biais de la méditation.
Avec la méditation, le secret de la réussite réside dans l’exercice régulier. La méditation doit devenir une habitude solidement ancrée, aussi stable et immuable que le cycle des jours et des nuits. Si cette pratique est maintenue, au bout d’un certain temps nous entrons dans un état de méditation permanent ou plus rien ne peut affecter notre équanimité. Nous sommes dans un état de béatitude. De toutes les pratiques spirituelles, la méditation est sans aucun doute celle qui permet le plus à notre esprit de se défaire des ombres qui le recouvrent afin de dévoiler toute sa sagesse inhérente et sa luminosité primordiale. Mais elle requiert un corps sain et fort et un esprit purifié par la gratitude. Ainsi, les trois aspects de la pratique sont tous essentiels.
La pratique spirituelle est ce qui définit l’être humain. Car sans elle, nous n’avons que peu de contrôle sur nos pensées, paroles et actions et nos activités ont tendance à nuire, détruire et abimer toute la vie autour de nous. Le pouvoir de création de l’être humain est immense, tout ce qui nous arrive vient en fait de nos pensées, nos paroles et nos actions. Qui sait voir cela a fait un pas immense dans cette quête de l’immortalité et de la libération. L’ultime libération qui met fin à toute limitation, toute souffrance, l’état d’être où il n’y a plus de vieillesse et plus de mort. Où n’existe que la vie en abondance dans l’expression infinie de notre amour et de notre bienveillance pour tous les êtres, dans tous les mondes, dans tous les temps.
… Du fond de mon coeur
infinie Gratitude Aigle Bleu pour votre Si Noble partage
Merci Aigle bleu pour ce partage bienveillant et plein de sagesse
Merci Aigle Bleu pour ce texte profond