L’AIGLE – animal totem

La relation avec le Grand Esprit est ce qui donne l’esprit de vérité à l’aigle. C’est pourquoi les autochtones qui disent des choses importantes tiennent souvent une plume d’aigle lorsqu’ils parlent, comme un symbole qu’ils disent quelque chose de vrai. Vous ne pouvez jamais mentir au Grand Esprit, car il est toujours là, dans votre cœur, dans la partie la plus intime de votre être. Ainsi, en tenant quelque chose d’aussi sacré et d’aussi proche du Grand Esprit qu’une plume d’aigle, vous êtes obligé de dire la vérité. Il n’y a pas la possibilité de mentir, sinon la médecine (le pouvoir) se retournera contre vous.

Les personnes qui disent la vérité, comme dans de nombreux cercles de médecine ou de guérison, passeront souvent une plume d’aigle autour du cercle, et parfois elle sera attachée à un bâton de parole. C’est un symbole qui montre que vous parlez avec votre cœur, que vous dites votre vérité, ce que vous ressentez vraiment. C’est un symbole puissant, car en confiant nos problèmes, nos douleurs et nos inquiétudes au pouvoir du cercle de guérison, vous pouvez être apaisé par l’honnêteté et la confiance des personnes qui porteront votre fardeau avec vous. Il est très réconfortant de pouvoir faire confiance à un cercle de personnes de confiance. Ils vous aideront à porter le poids que la vie a mis sur vous, et pour cela, vous devez dire la vérité sur ce que vous êtes et ressentez vraiment. Ainsi, la plume d’aigle.

L’aigle est également un chasseur très rapide et très habile. Il voit très loin et très clairement. Il peut être très haut dans le ciel et voir une petite souris courir sur le sol bien en dessous de lui. C’est une autre indication de la puissance de l’aigle. L’aigle a le don de vision. Sa vue, sa capacité à regarder directement le soleil, également symbole de l’amour du Grand Esprit, sa capacité à voir les choses qui sont lointaines avec une grande précision, sont une indication de la capacité que l’on peut manifester en voyant la vérité et en étant la vérité. En ayant l’intention de vivre « la bonne voie », comme on dirait, en marchant sur la sentier rouge, en faisant des choses qui sont en harmonie avec les instructions originelles du Grand Esprit, nous nous ouvrons à voir loin, à recevoir les messages et les visions qui portent la mission du Créateur pour nous.

Sa capacité à être un bon chasseur est également associée au leadership ; les chefs, en particulier les chefs de guerre, devaient être de très bons chasseurs. En cette qualité, ils devaient prouver à leurs communautés qu’ils étaient capables de bien les guider, en s’assurant qu’ils étaient bien nourris, et être capables de défendre la communauté ou la nation et de les aider à être en sécurité. Pour leurs actes de bravoure et de mérite, ils recevraient des plumes d’aigle.

Quand une plume d’aigle était donnée à quelqu’un, ce n’était pas une mince affaire ; il fallait qu’il la mérite vraiment et c’était un grand honneur.

Une histoire décrit l’importance de cet acte. C’est l’histoire de la manière dont, à l’origine, avant l’arrivée des Européens dans ce pays, les Innus du Nord rassemblaient les plumes d’aigle. Un jeune homme qui voulait prouver sa valeur, son courage, son endurance, sa patience et sa rapidité, capturait un petit lapin ou un tétras et l’attachait au bout d’une ficelle. Il creusait une fosse près de l’endroit où l’aigle faisait son nid. Il le camouflait et se cachait dans la fosse. Ensuite, chaque fois que l’aigle passait, il tirait sur la ficelle, de sorte que la proie bouge, et l’aigle finissait par la voir et plongeait pour l’attraper. Il devait alors sortir très rapidement de la fosse, attraper l’aigle par les pattes, puis arracher les deux plumes aux extrémités des plumes de queue. Cela n’entravait en rien la capacité de vol de l’aigle, mais donnait deux plumes à ce brave jeune homme. Bien sûr, l’aigle ne se laissait pas malmener ainsi ! Il mordait et griffait, et son bec et ses serres sont très aiguisés. Le jeune homme sortait de cette expérience avec de nombreuses cicatrices. Elles étaient la preuve de sa valeur, de son courage et de sa volonté de servir. Ces cicatrices seraient portées avec fierté. Il ramenait ces plumes au village et les donnait aux aînés, qui étaient très heureux et le remerciaient. Il gagnait l’estime de sa communauté. Pourtant, cela ne suffisait pas pour mériter une plume d’aigle ! Il fallait plus que cela pour recevoir une plume d’aigle. Les aînés gardaient les plumes pour des circonstances appropriées où quelqu’un ferait vraiment preuve d’un courage et d’une valeur exceptionnels en protégeant et en aidant les gens. Le don de la plume d’aigle était l’honneur suprême, tout comme les insignes et les badges des honneurs militaires des temps modernes. Ainsi, recevoir une plume d’aigle était toujours quelque chose de très important et symbolique.

Il est significatif que l’honneur suprême conféré aux autochtones d’origine de cette terre ait eu une signification spirituelle aussi puissante. L’aigle est le messager de l’esprit, le messager du Créateur. Il survole nos cérémonies chaque fois que nous les faisons bien, avec un cœur pur, montrant que nous avons été reconnus et entendus. Alors, nos cœurs sont comblés et nous prenons courage sur le chemin étroit qui mène à l’unité et à l’harmonie avec toutes nos relations.

En conclusion, comme l’aigle est ma médecine, je trouve que les mots sont trop petits ici pour transmettre ce qu’est l’aigle pour le peuple originel… Pourtant, toutes les créatures sont un don du Grand Esprit. Nous devons protéger toute la vie. C’est la mission et la responsabilité suprême de l’Humanité : protéger et honorer toute vie sur la planète Terre.

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