Un des outils les plus puissants utilisés par le système pour contrôler la population, c’est la culpabilité. La culpabilité est un soc qui laboure les sillons où croissent la révolte, la haine, la manipulation et le racisme. Elle a été encodée dans les religions et dans l’appareil judiciaire, transmise par les familles et l’école dès le plus jeune âge par une éducation basée sur la récompense et la punition.
Le non-respect de l’ordre établi amène la réprimande et la punition. Nous apprenons également à attendre une récompense pour les bonnes actions ou le travail que nous effectuons. La récompense et la punition sont censées nous maintenir dans le droit chemin, celui tracé par d’autres que nous. Dans un tel système, ceux qui ne réussissent pas à s’adapter sont rejetés par la société. Pour nous donner bonne conscience, nous leur donnons une étiquette de criminels, fous ou malades et ils composent la population de patients, indigents, sans abris et incarcérés, ces plaies purulentes de nos sociétés. Notre système d’éducation est bâti sur la peur, celle de la punition ou de l’absence de récompense. Et la peur engendre la culpabilité.
Il est juste et bien de reconnaître nos erreurs et d’éprouver du remords. Nous pouvons alors les corriger et/ou chercher de l’aide pour les résoudre. Mais la culpabilité est une émotion négative qui paralyse l’être. Elle appelle la punition qui n’apporte pas de véritable solution au problème. Ayant travaillé plusieurs années dans le système carcéral canadien comme conseiller spirituel pour les détenus amérindiens dans une institution à sécurité maximale, j’ai pu constater de visu que ce système ne corrige rien. En fait, les prisons sont les meilleures écoles de criminalité qui existent. Elles perpétuent ce qu’elles sont censées corriger.
Notre besoin de trouver un coupable à tous les problèmes que nous rencontrons dans la vie illustre bien ce conditionnement. Peu importe le problème, la tendance populaire est de trouver un coupable afin de justifier les désagréments et les souffrances qui ont été créées par des êtres mal éduqués. Certaines personnes aujourd’hui vont même attribuer au temps qu’il fait dehors leur mauvaise humeur au lieu de regarder en eux pour trouver une solution à leur difficulté. Ainsi, les problèmes s’autoperpétuent puisqu’il n’y a jamais de solution, les coupables étant toujours à l’extérieur de nous, là où nous avons peu ou pas de moyens d’action.
La société technocratique alloue plus d’importance aux lois, aux documents et aux règlements qu’à la personne. Par exemple, nous pouvons nous montrer durs et cruels envers un autre être humain au nom d’une loi ou d’un règlement qu’il n’aurait pas respecté. Les punitions peuvent créer des marques presque indélébiles sur la personnalité d’une personne sensible (un enfant par exemple), incapable de comprendre pourquoi tant d’importance est attribuée à des principes, des lois ou des règlements souvent très arbitraires ou culturels. La punition suscite la révolte et transmet un message qui déforme de manière permanente l’utilisation de la conscience pour évaluer le bien et le mal, le mensonge et la vérité. En effet, la personne outrée par une punition va aussitôt remarquer que celle-ci n’est attribuée que si une personne en autorité ou qui va la dénoncer en est témoin : l’important est donc d’éviter de se faire prendre plutôt que le comportement en lui-même. La révolte suscitée par la punition trouve ainsi un exécutoire. C’est pourquoi la criminalité et l’injustice sont tellement répandues dans les civilisations actuelles. Le problème est que la société cherche à conditionner la personne par des moyens extérieurs : la récompense ou la punition. Mais la véritable éducation qui permet d’être naturellement bon et aimant est absente.
Dans la culture des Premières Nations d’origine, les enfants ne sont jamais punis. Chaque personne est considérée comme une entité unique à tout point de vue et donc susceptible de se conduire différemment des autres. Tous sont aimés et acceptés pour ce qu’ils sont. Dans la prise de décisions communautaires ou nationales, tous et toutes sont consultés. Chacun se voit libre de conduire sa vie comme bon lui semble et il le fait tout naturellement dans le plus grand respect pour l’ensemble de la communauté, puisque ce sont des valeurs de base qui sont enseignées par l’exemple. Les Premières Nations ont été amenées à réfléchir sur leur nature profonde et sur les liens qui les unissent à la communauté, à la nature et au monde. Grâce à cette réflexion, la liberté individuelle dans le respect de la communauté est une des valeurs intrinsèques de leur vie. Les autochtones n’ont besoin d’aucune récompense pour motiver leur générosité et leur don de soi. Ils trouvent leur motivation dans le geste même de donner ou de servir, grâce à la joie, au bonheur ou à la difficulté qu’il suscite (puisque la difficulté provoque la croissance et l’évolution). Ainsi, les motivations surgissent de l’intérieur et non de l’extérieur de l’être. C’est pourquoi les polices et les prisons n’existaient pas dans les communautés autochtones du monde. Elles ne sont pas nécessaires puisque tous et toutes savent se conduire selon leur conscience et savent intérieurement ce qui est bien et ce qui est mal.
Pour susciter une véritable éducation qui permet à la personne d’avoir la bonne attitude, le bon comportement et accomplir sans coercition ce qui est juste et bien, l’apprentissage doit susciter la compréhension interne de ce qui est bien ou mal. Cette compréhension doit venir de l’intérieur, de soi-même et non pas de l’extérieur d’une autorité quelconque, peu importe laquelle, qui décide pour nous ce qui est bien ou mal.
C’est pourquoi il y a tant d’injustices dans les sociétés technocratiques. Personne ne prend ses responsabilités. C’est le système, le gouvernement, la justice ou des autorités extérieures qui sont responsables. Le policier, le bureaucrate, le fonctionnaire, ceux qui font respecter les lois et les règlements souvent arbitraires se lavent les mains de leurs responsabilités envers les autres en disant, c’est la loi, c’est le règlement, ce n’est pas moi qui est responsable, etc. La prétendue justice sert le plus souvent ceux qui sont fortunés et peuvent se payer de bons avocats. Les riches se sentent justifiés de profiter des autres puisqu’ils en ont les moyens et que le véritable sens de ce qui est bien et mal n’existe pas dans leur conscience puisqu’elle n’est pas enseignée. Si nous pouvons nous libérer de la punition avec de l’argent où est la véritable responsabilité de l’être ? Ce qui est transmis c’est des lois et des règlements souvent arbitraires et culturels qui conduisent soit à la punition ou à la récompense et ce qu’elles créent dans l’être, la culpabilité.
Comment corriger cela ? Premièrement, il faut que chaque personne comprenne bien sa condition d’Homme et de Femme. Sans besoin d’aucune croyance, de connaissance ou de religion, nous pouvons sans peine observer qu’il existe au sein du monde et des univers une Intelligence Primordiale à l’œuvre qui ordonne les lois naturelles, celle qui préside à la création des fleurs et des animaux. Nous faisons partie de cette Intelligence naturelle, elle est au cœur de ce que nous sommes. Nous pouvons comprendre la nature et cocréer avec cette Intelligence pour améliorer la beauté et l’utilité de la nature. Nous avons donc la capacité de comprendre le monde et de l’influencer. C’est cela notre responsabilité et notre rôle en tant qu’Humains. Il faut donc assumer ce que j’appelle notre souveraineté spirituelle. Je dois comprendre que je suis libre et maître de ma destinée. Ce qui m’arrive, c’est moi qui l’ai décidé de manière consciente ou inconsciente. La trame de ma vie, ce qui se passe au quotidien a été programmé par mes pensées, mes paroles et mes actions. Nous avons donc à assumer et réfléchir aux conséquences de notre mode de vie. Nous sommes tous et toutes responsables de la situation mondiale dans lequel nous nous trouvons et responsables des circonstances de vie dans lesquelles nous nous trouvons. Nous avons, en tant qu’Hommes, un pouvoir de cocréation qui est presque illimité ! Nous pouvons réaliser la paix, l’abondance, l’intelligence et la logique d’une vie naturelle et en santé. Personne ne peut nous enlever notre esprit, notre capacité à être Hommes !
C’est très difficile de changer toute une vie de conditionnements et de programmations pour assumer nos responsabilités d’Hommes aujourd’hui. C’est pourquoi les écoles que nous offrons à nos enfants deviennent si importantes. J’ai déjà écrit sur ce sujet (voir L’ÉDUCATION). Par contre, nous pouvons dès aujourd’hui choisir d’éviter de répondre à l’émotion négative qui règlemente tant de nos comportements, la culpabilité. Nous sommes libres de choisir la vie que nous désirons. C’est le propre de l’Homme, de la Femme. Nous pouvons préférer être heureux de réussir ; choisir ce qui est logique plutôt que ce qui est communément accepté ; franchir la ligne prédéterminée par d’autres pour mieux voir ce qui s’en vient sur le chemin et qui était caché par cette ligne arbitraire. Soyons heureux et fiers d’opter pour la vérité plutôt que pour les erreurs qui sont la norme des sociétés technocratiques. Nous sommes libres ! Nous sommes les agents de l’Intelligence primordiale au sein du monde, nous sommes les créateurs du monde dont vont hériter nos enfants et leurs enfants.
Les Premières Nations connaissent tout cela. Les conseils d’origine des Premières Nations ont comme mandat de prendre des décisions qui tiennent compte des besoins des 7 générations à venir. Ils prennent le temps de réfléchir et de prendre les décisions qui sont saines, logiques et qui assurent la pérennité des ressources pour l’avenir des communautés humaines et naturelles du monde. Lorsqu’il y a des manquements ou des offenses de commis envers une autre personne ou la communauté, les processus de la justice réparatrice sont mis en place.
La justice réparatrice, comme son nom le dit, permet de réparer les torts causés par une personne. Cette réparation doit être effectuée par le contrevenant avec sa pleine collaboration. Le choix de la réparation à effectuer se fait avec la consultation, la collaboration et l’assentiment de la ou des personnes offensés. Il y a ainsi une véritable « réparation » et non pas seulement une punition. Pour que cela soit accepter par le contrevenant il doit y avoir un remords sincère. Cela vient lors de l’expression par les personnes lésées de ce qu’elles ont vécu. Il n’y a pas d’accusations, de punitions arbitraires, juste la vérité, la description avec émotion de ce qui a été vécu. Ainsi, la personne lésée est aussi guérie de son traumatisme, car l’expression à la personne responsable dans un cercle qui ne comporte pas de jugement ou de culpabilité, donc le potentiel de véritablement recevoir l’impact émotionnel exprimé, permet une guérison profonde et ensuite une réparation qui est décidée en consensus de ceux qui collaborent à ce processus de justice réparatrice. C’est à la fois complexe, mais tout simple en vérité, car c’est vraiment humain !
Chacun de nous a la même responsabilité. Nous sommes tous et toutes des Hommes-Femmes, cocréateurs avec le Grand Esprit du paradis terrestre. Notre souveraineté d’Hommes-Femmes implique que ce qui dicte notre conduite et notre comportement doit venir de l’intérieur. C’est à nous d’être ce que nous sommes en toute conscience. Il est alors vain de geindre ou de se plaindre. Le temps est venu d’être coresponsable du monde que nous créons pour nous et nos enfants.
Il y a une différence fondamentale entre ces deux mentalités, ces manières de voir et d’agir : celle où les circonstances extérieures conditionnent nos vies et celle où nous sommes maîtres de nos destinées. Le système ne veut pas de maîtres, il veut des esclaves. Les agents du système, soit les gouvernements et leurs institutions, ont effectivement réussi à contrôler nos communautés jusque dans notre alimentation et nos habitudes de vie, que ce soit dans notre sexualité comme dans notre culture. Mais l’esprit de l’Homme ne peut être enchainé. À nous donc de commencer le travail de libération, non pas en contestant l’ordre établi, ce qui est un geste extérieur facile à manipuler, mais en transformant intérieurement la culpabilité en liberté.
Aucune action n’est nécessaire pour accomplir la liberté. Notre conscience fait automatiquement tout le travail de transformation. La seule chose qui est requise, c’est d’être conscient. Soyons vigilants, attentifs et observons nos pensées et nos actions. Nous distinguerons celles qui sont dictées par la culpabilité et celles qui sont l’expression de notre condition de cocréateurs du monde. Il s’agira ensuite d’avoir le courage de nos convictions et de ne plus réagir aux programmations de culpabilité.
Parfois les traumatismes causés par la culpabilité sont nombreux et extrêmes. L’important alors c’est de trouver des confidents neutres et aimants pour nous aider à les exprimer. Cette expression doit être vécue comme une émotion c’est-à-dire dans les rires, les pleurs, les hurlements, les spasmes, les tremblements et tout autre phénomène physique qui sont la manifestation que cette émotion est en mouvement et qu’elle se transforme. L’émotion c’est comme de l’eau. Si elle coule, si elle s’exprime, elle se transforme et redeviens un sentiment fondateur soit paix, joie et amour. Si elle n’est pas exprimée, elle stagne, pourri, moisi, fermente et crée des problèmes qui peuvent devenir des maladies, des dépendances pour anesthésier, des perversions dans le comportement et autre problème qui amèneront encore plus de culpabilité.
Lorsque nous aurons réussi tout cela, il sera possible de transmettre cette compréhension à nos enfants qui pourront alors grandir dans la liberté et devenir les artisans du paradis terrestre. Ce paradis c’est le monde nouveau qui est l’expression de la perfection de la création. Nous pouvons revenir dans le paradis terrestre puisque nous ne l’avons jamais quitté, la nature autour de nous respecte toujours les lois qui nous enseignent comment réaliser le paradis. C’est nous qui avons écouté les voix des manipulateurs, du système, et créé au sein même de la nature ces cancers planétaires que sont les sociétés technocratiques. Nous sommes libres maintenant de redevenir des cellules saines de la Terre Mère, libres de redevenir maîtres de nos vies et de recréer petit à petit, au quotidien, dans la tranquillité et le calme, le paradis de nos bonheurs et béatitudes, les domaines familiaux.
Dans l’amour pour chacun de vous…
Paix et Lumière
Aigle Bleu
Merci pour ces vérités. Je me permet de raconter une bribe de mon expérience en tant que chauffeur d’autobus scolaire.
Je desservais 3 écoles: 2 primaires et 1 secondaire.
Je refusais catégoriquement démettre des tickets de mauvaise conduite aux élèves pendant le transport. J’ai opté plutôt pour la prise de conscience des conséquences qui s’en suivraient s’ils n’agissaient pas comme il le fallait. Au fil du temps, les élèves commençaient à comprendre qu’ils avaient un autre choix de décisions sur leur attitudes que celui d’obéir à la loi de la carotte ou du bâton. Ils commencaient à agir en tant qu’individus libres. J’ai mis 2 longs mois pour obtenir ce résultat au prix de beaucoup de travail sur moi même ( patience, volonté, décisions, stratégies diverses, observations, réflexions, actions…etc.) Nous en avions profité 3 mois avant que la compagnie ne me congédie pour manque d’obéissance aux règlements de disciplines internes de la compagnie.
Ca s’appelle avoir le courage de ses convictions. Félicitations. Tu as surement trouvé mieux !
La lecture de ce texte est une séance; de méditation à vie.
Sincères remerciements.