Cycle Cérémonial des rites de passage

  • Cérémonie de reconnaissance de la nature sacrée de la femme
  • Quête de vision et Loge de lune
  • Rite du passage à l’âge adulte
  • Rite d’intégration d’un nouveau nom
  • Rite pour devenir un(e) aîné(e) spirituel(le)
  • Rite d’adoption
  • Rite de mariage

La dernière mouture de ce cycle s’est effectué en 2016.  Voici la description qui a été préparé pour cet événement. Si vous êtes appelés proposer votre aide ou abonnez vous à la newsletter pour être avertis si nous prévoyons un autre cycle des rites de passage.

Votre vie et votre perspective sur la vie changeront.  Votre relation à la réalité se transformera.  Vous pourrez éprouver une profonde béatitude.  Vous expérimenterez ce qu’est votre réelle présence au sein de la nature à chaque instant.  Vous pourrez découvrir ce qui est et qui vous êtes ainsi que l’harmonie possible lorsque vous êtes en synchronicité avec ce qui vous entoure.  Vous vivrez au sein d’une communauté multigénérationnelle durant tout le cycle.  Vous découvrirez la joie d’entretenir un rapport authentique aux autres.  Votre regard sur les interactions entre les générations changera.

Vous vivrez des activités en continu durant 7 jours.  Vous pouvez aussi participer pour une durée de 24h si vous le souhaitez.

Les participants de tous les âges sont les bienvenus.

Vous n’avez pas besoin de vous engager à vivre une cérémonie pour participer à la semaine des rites.  En étant présent, vous accompagnez ceux qui les reçoivent.  C’est tout aussi important.  Et il y a des cérémonies de lever de soleil, coucher de soleil, méditations et danses tous les jours auxquels tous peuvent participer.

LES RITES

CÉRÉMONIE DE RECONNAISSANCE DE LA NATURE SACREE DE LA FEMME

Chez les Amérindiens, l’arrivée de premières menstruations (appelées « lune ») de la jeune fille était l’occasion d’une grande fête en reconnaissance de cette nouvelle étape, source de grande joie pour tous et gage d’avenir pour la communauté.  La jeune femme portait désormais en elle la promesse de l’enfantement.  La lune de la jeune femme était honorée dans l’allégresse.  La jeune femme elle-même était considérée comme une déesse pendant toute une journée.  Les grands-mères la préparaient en lui parlant de son nouveau rôle dans la communauté, des mystères féminins et de toutes les choses qu’elle devait apprendre en tant que femme.  Les jeunes femmes qui vivaient un tel évènement avaient une très haute opinion de leur féminité et de l’importance de leur rôle sacré au sein de la communauté.  Dans notre société actuelle, cette étape, si importante dans la vie d’une femme, passe inaperçu de tous.  Parfois même, l’arrivée des premières menstruations est considérée comme une source de désagrément ou de gêne.  La nature sacrée de la femme est ignorée par la communauté et par les femmes elles-mêmes.

La cérémonie de reconnaissance de la nature sacrée de la femme permet à chaque participante de ressentir profondément sa nature féminine sacrée et de redéfinir, pour elle-même, ce qu’est « être une femme sacrée ».  La participante prend un nouveau départ dans sa vie en choisissant d’honorer sa nature sacrée pour toujours.

Cette cérémonie est accessible à toutes les femmes.

Préparation : 

Préparer un grand châle carré qui se pliera en un triangle pour être porté sur les épaules avec les pointes dans chaque main si les bras sont étendus en croix et la troisième pointe qui tombe sur les hanches.  Décorer-le de symboles qui vous tiennent à cœur, qui vous inspirent et vous relient à votre aspect sacré et divin. Vous pouvez peindre, broder, perler, peu importe la technique, l’important est de le créer vous-mêmes. Pendant que vous le réalisez, laissez votre cœur vous inspirer des personnalités féminines importantes  et significatives dans votre quête spirituelle (par exemple : Mère Amma, Marie, Mère Térésa, Femme Bisonne Blanche…).

 

QUETE DE VISION ET LOGE DE LUNE

Nous vivons dans une ère de consommation à l’extrême où le pouvoir financier règne en maître,  où la superficialité et la perte des valeurs traditionnelles et spirituelles sont à l’ordre du jour.  L’être humain a perdu tout contact avec son véritable Soi et avec la mission qu’il a à accomplir ou à vivre sur Terre.  La grande majorité des gens sont devenus fermés aux beautés de la nature et ne savent plus communiquer avec elle, ni avec les humains qui les entourent. Certains peuvent même avoir l’impression que la vie a perdu son sens.

La quête de vision et la loge de lune sont des expériences intenses et profondes. Ces expériences permettent de trouver un sens à la vie et de se donner un nouvel élan. Bien que ces rites soient très anciens, ils sont fondamentaux pour se reconnecter à la nature profonde de l’expérience d’être humain. Ainsi, dans cette ère moderne où l’être humain a perdu contact avec lui-même,  avec  sa nature profonde ainsi qu’avec la nature, ces rites sont d’autant plus significatifs et importants pour se retrouver en tant qu’Hommes et Femmes dans notre essence sacrée et divine.

La QUÊTE DE VISION (pour les hommes)

Cette quête est un temps de contemplation et d’introspection que vous vivrez sur une période de plusieurs jours et nuits. Elle se pratique en solitaire, en pleine nature, face aux éléments et à soi-même. La quête de vision comporte plusieurs éléments qui peuvent être déstabilisants : la séparation de son milieu habituel, le retrait dans un lieu isolé et un jeûne solitaire de  trois à quatre jours en pleine nature sauvage. Ce voyage intérieur demande du courage et la volonté de s’ouvrir à un autre mode de perception, ce qui est facilité par le fait de se retrouver face à soi-même, sans autre point de référence que la nature elle-même.  La personne apprend à voir autrement, à observer les signes et les présages que la nature lui adresse et à découvrir les secrets et les mystères que recèle son âme. La quête de vision, lorsqu’elle est vécue avec une ouverture totale, permet de confronter et vaincre ses peurs et le côté sombre qui nous habite tous.

La découverte de notre raison d’être demande de se mettre en synchronicité avec le monde spirituel dans lequel se nourrir, boire et dormir n’est plus nécessaire. Le jeûne s’accompagnera tout de même d’un peu d’eau pour permettre la purification de tous les polluants que nous ingérons dans l’alimentation actuelle. S’affranchir de toute préoccupation physique fait partie intégrale de l’expérience.  La quête de vision est une expérience très forte et inoubliable permettant de développer la maîtrise de soi et de ses énergies.

 

La LOGE DE LUNE (pour les femmes)

La loge de lune  est la version féminine de la quête de vision.  Elle est plus douce et plus facile, mais apporte autant de ressourcements. Elle permet de se remémorer le rôle fondamental de la femme. Elle donne l’opportunité de réfléchir et recevoir le message de l’identité profonde, la mission sur terre, la raison d’être.

De part son cycle mensuel, la femme est naturellement appelée à se souvenir de sa condition féminine, et de ce fait, elle sera souvent plus mature que l’homme. Ceci est d’autant plus vrai si l’homme n’a pas vécu son rite de passage qui lui enseigne, de manière forte qu’il ne peut jamais oublier l’essence de sa condition masculine. Dans ce rite, la femme peut bénéficier d’un petit abri (bâche, tente), d’une nourriture simple et frugale et peut se reposer et dormir. C’est par la solitude et l’absence de contact avec d’autres humains qu’elle entre en communion avec la nature et s’harmonise à la vérité.

Durée de la quête de vision et de la loge de lune

Tant pour la quête de vision que la loge de la lune, la durée de l’état de veille dans la nature est en général de 4 jours et 4 nuits. On peut aussi choisir 3 jours et 3 nuits, ou moins, surtout pour une première fois. Il faut prévoir une journée de préparation et une journée d’intégration à la fin (soit 24 h avant et 24 h après). Ainsi, si vous voulez vivre une quête de 4 jours et 4 nuits prévoyez 6 jours, si vous avec une quête de 3 jours et 3 nuits prévoyez 5 jours, etc.

Préparation à vivre la loge de lune et la quête de vision

Pour les femmes, c’est assez simple : manger moins et méditer dans le silence et la solitude (pas de téléphone, ordinateur, télévision, livre, radio, etc.) pendant une journée toutes les 2 semaines (idéalement à la nouvelle lune et à la pleine lune), sur une période d’environ 2 à 3 mois avant la loge de lune.  Vous pouvez chanter, faire de la musique, danser, marcher, faire des exercices, méditer, vous reposer, dormir, etc. Bref, pendant ces 24 heures de préparation, vous pouvez exprimer et faire ce qui est en vous, mais vous évitez des activités qui nécessitent des supports extérieurs.

Habituellement, les jeunes hommes, accompagnés par Aigle Bleu,  se préparent sur une année.  Mais pour des adultes déjà en démarche, cela peut se faire en quelques mois si vous y mettez l’effort requis. Aigle Bleu préfère donner ces instructions de vive voix.  Suite à votre inscription, vous serez informé des modalités pour communiquer avec Aigle Bleu.  Il vous donnera de vive voix les instructions pour votre préparation.

RITES DE PASSAGE DE L’ENFANCE A LA VIE D’ADULTE

Ces rites se font habituellement à la puberté, mais peuvent aussi se faire à tout âge si on ne les a pas encore vécus. Pour les hommes, cela se fait par la QUÊTE DE VISION. Pour les femmes, cela s’accomplit par la CÉRÉMONIE DE RECONNAISSANCE DE LA NATURE SACRÉE DE LA FEMME.

CÉRÉMONIE DE CONFIRMATION DE NOUVEAUX NOMS

Cette cérémonie est offerte afin de confirmer une étape majeure de croissance dans la vie d’une personne.  Habituellement cela se produit à la puberté lorsque la personne se transforme et devient un adulte prêt à contribuer à la vie communautaire en temps que personne à part entière avec ses dons, ses talents et sa vision particulière du monde. Cela peut aussi se produire à tout âge particulièrement lorsqu’il y a eu un événement spirituel transformateur dans la vie d’une personne.

Aigle Bleu offre un nouveau nom uniquement aux personnes qui ont vécu une quête de vision, une loge de lune ou un rite de puberté. Par contre, toutes les personnes qui ont vécu ces rites ne reçoivent pas nécessairement un nouveau nom.  Tout dépend de ce qui a été vécu pendant la quête ou la loge et cela est déterminé par Aigle Bleu.

CÉRÉMONIE D’AINE(E) SPIRITUEL(LE)

Cette cérémonie s’adresse à ceux qui veulent assumer le rôle d’Aînés Spirituels (vous avez plus de 51 ans et avez de la sagesse à partager).

Les Aînés dans les communautés naturelles sont d’emblée considérés comme des personnes honorables et honorées qui ont acquis une grande sagesse. Chez les Cherokees, par exemple, ce passage s’effectue à cinquante-et-un ans. Pour d’autres nations, cela peut être souligné au moment où la personne devient grand-père ou grand-mère. Ce qui est vrai dans tous les cas, c’est qu’à partir de ce moment, les Aînés seront respectés et honorés de manière spéciale par les membres de la communauté. Ils ont la joyeuse responsabilité de partager leur sagesse et leur expérience avec les plus jeunes. Contrairement à la tendance actuelle, les Aînés autochtones ne sont pas exilés vers des maisons de retraite. Ils demeurent dans leur communauté jusqu’à la fin de leurs jours, où ils peuvent mener une vie active, mais dans un climat plus détendu en partageant ce qu’ils ont reçu et veulent transmettre aux générations montantes. 

Lors de la cérémonie des Aînés, la communauté se regroupe pour partager le fruit de leurs expériences. Lors de cette célébration où il (ou elle) reçoit officiellement le titre d’Aîné€, il (elle) se présente pour affirmer leur volonté de contribuer par la sagesse et l’expérience à l’avenir de la communauté. Il (elle) porte pour l’occasion un vêtement rituel sur lequel figurent symboliquement les grands moments de leur vie et leur médecine. Il (elle) partage ce qu’il (elle) a vécu, les joies et les peines que leur ont apportées la vie, et les leçons qu’il (elle) en a tirées. Pour avoir eu la joie de participer à plusieurs de ces événements, Aigle Bleu peut vous dire que ce sont sans aucun doute parmi les plus belles cérémonies auxquelles il a assisté.  Durant ces témoignages, nous avons la possibilité de prendre conscience de la richesse de la vie et de l’accomplissement de la raison d’être de ces personnes. Ces partages sont souvent très drôles car ces nouveaux Aînés sont parvenus à un âge où ils ont appris à rire d’eux-mêmes. Et très souvent nous sommes étonnés de la profondeur des expériences extraordinaires que ces gens ont vécues et que cette cérémonie nous donne la possibilité d’entendre. Nous savons par la suite tout ce qu’un Aîné en particulier peut transmettre et ainsi la sagesse qui a été mûrie pendant toute une vie peut trouver d’autres esprits pour s’y déverser. 

Que la sagesse que nous portons à l’intérieur de nous soit reconnue lorsque nous atteignons un certain âge est quelque chose de merveilleux. Cela est souvent oublié aujourd’hui dans le monde occidental. C’est pourquoi Aigle Bleu a cru bon de réactiver ce rite dans nos cycles.  Nous avons vécu, grâce à ceux qui sont venus faire ce cheminement, des moments privilégiés.

Une préparation est requise, vous aurez à contacter Aigle Bleu après votre inscription.

CÉRÉMONIE D’ADOPTION

Cette cérémonie vient confirmer l’acceptation par les enfants du nouveau père ou de la nouvelle mère dans une famille reconstituée. C’est une cérémonie extrêmement puissante et profonde qui harmonise les corps et les cœurs des parents pour qu’ils forment une nouvelle famille unie dans toutes les dimensions de l’être. Une rencontre de la famille avec Aigle Bleu est requise pour l’acceptation du rite.  Cette rencontre peut avoir lieu pendant la semaine des rites, mais il serait préférable qu’elle ait lieu avant l’événement.

CÉRÉMONIE DE MARIAGE 

Ce rite utilise les anciens symboles chamaniques qui savent réactiver la magie naturelle et nourrir le couple dans la lumière du monde qui célèbre avec eux la beauté de la vie et de la famille. Les mots sont trop petits pour décrire cette cérémonie il faut la voir et la vivre pour commencer à la comprendre.

Pour cette célébration, il y a une préparation et un petit travail de communication avec Aigle Bleu.  Les couples qui souhaitent recevoir cette cérémonie de mariage doivent envoyer un message à Aigle Bleu pour prévoir une rencontre (qui peut se faire par télécommunications) et ainsi connaître les préparatifs.

 LES TÉMOINS sont importants dans les cérémonies. Proposez à vos proches, aux membres de votre famille de vous accompagner. Si cela n’est pas possible, vous pourrez demander à d’autres participants de la semaine de rites d’être vos témoins. Bien des gens choissisent d’honorer ceux qui ont le courage et l’intégrité de célébrer leurs rites de passage en venant prier et célébrer avec nous pendant cette semaine intense. Bienvenue! Votre présence est précieuse.

Voici en complément d’informations un extrait de mon volume LE SENTIER DE LA BEAUTÉ

À l’exemple de ce que nous retrouvons dans la nature, les rites de passage marquent le rythme des saisons de la vie de l’être humain. Chacun d’eux signale le début d’une nouvelle étape dans la vie et l’évolution de ceux et celles qui en bénéficient.

Le premier de ces rites, soit la reconnaissance de l’arrivée d’une nouvelle vie dans la famille, saluait l’arrivée d’un petit être nouveau-né. Le nouveau-né recevait son nom dans les jours suivant sa naissance. C’était le père, en consensus avec la mère, qui choisissait son nom en s’inspirant d’événements qui s’étaient produits pendant la grossesse ou l’accouchement. Les enfants se voyaient ainsi attribuer des noms à caractère souvent poétique, tels que : Grand Vent, Lune Rousse, Élan Noir, etc. Lorsqu’il était encore bébé, l’un de mes amis a reçu la visite d’une loutre près de son berceau. La loutre s’était faufilée dans la maison par une porte entrouverte et s’était hissée sur le rebord du berceau. Elle l’avait regardé quelques instants puis s’en était retournée par où elle était venue. De là lui est venu le nom qu’il reçut de son père, en ‘Innu Aimun’ (langue montagnaise) : « N’tsuk» (la loutre).

Lorsque les parents avaient arrêté leur choix sur un prénom, le père, sortant seul dans la forêt, présentait au ciel sa précieuse co-création afin que le Créateur et les puissances de la nature puissent reconnaître le nouvel enfant et le bénir. Les parents gardaient le nom de l’enfant secret pendant une certaine période, seuls certains membres de la famille très proche étaient mis au courant.

Durant les premières années de vie des petits, les Indiens évitaient de trop s’attacher à eux, le taux de mortalité infantile étant très élevé dans les peuplades autochtones. Pour cette raison, seuls les parents s’occupaient de leurs enfants jusqu’à ce qu’ils soient en âge de marcher. Cette nouvelle étape donnait alors lieu à une cérémonie spéciale, la fête des premiers pas. Vêtus de leurs plus beaux atours, les enfants faisaient officiellement leur entrée dans la communauté en accomplissant un geste symbolique.

Les petits garçons tiraient une flèche sur un gibier qu’une main bien attentionnée soutenait discrètement derrière un buisson. Ils récupéraient ensuite leur prise et la ramenaient près du feu où tous se tenaient rassemblés.

Les petites filles, quant à elles, apportaient du bois pour le feu, dans un « nimaban », sorte de grand panier tressé qui était porté dans le dos et tenu par un bandeau sur le front. Elles faisaient alors le tour du cercle et chacun les accueillait, les câlinait et les embrassait.

À partir de ce jour, ces enfants n’appartenaient plus de manière exclusive à leurs parents. Ils entraient dans une grande famille, celle de la communauté tout entière, et tous pouvaient et devaient prendre soin d’eux. Toute la communauté en était maintenant responsable et prête à participer à leurs divers besoins. Cela soulageait beaucoup les parents qui pouvaient souvent alors prendre une pause bien méritée. C’étaient parfois les grands-parents, en effet, à partir de cet âge, qui élevaient les enfants. Ils adoraient s’occuper de leurs petits-enfants et avaient plus de temps, de sagesse et de patience que les jeunes parents.

À la puberté, les jeunes gens préparaient leur entrée dans le monde adulte. Chez les Amérindiens, la phase que les Occidentaux nomment la crise d’adolescence est un phénomène inconnu. Dans la tradition autochtone, les enfants passent directement de l’enfance à la vie adulte en quelques jours à l’aide du rite de passage. Pour ce faire, les jeunes hommes de treize et quatorze ans étaient amenés sur la montagne pour réaliser leur quête de vision. Là-haut, ils jeûnaient pendant plusieurs jours et plusieurs nuits. Ils se privaient de nourriture, d’eau et de sommeil pour s’harmoniser avec le monde spirituel où ces besoins n’existent pas. Ils se confrontaient à leurs peurs. Être seul sur la montagne avec une simple couverture en guise de protection contre les animaux, les éléments et les esprits, rendait parfois les craintes très présentes. Ils étaient complètement seuls, parfois pour la première fois de leur vie, et alors tous les aspects de leur personnalité qui avaient besoin de transformation se manifestaient. Leurs démons intérieurs sortaient pour les dévisager et les jeunes hommes se devaient de regarder avec courage ces aspects d’eux-mêmes. Sans relâche, pendant toute la durée de leur vigile, ils imploraient leur vision, la révélation de leur médecine, le sens de leur vie et leur raison d’être sur terre.

À leur retour, ces jeunes hommes n’étaient plus des enfants. Ils avaient appris à maîtriser leur corps et leurs besoins essentiels: la faim, la soif et le sommeil. Ils avaient affronté leurs peurs et en étaient revenus vainqueurs. Ils se connaissaient maintenant beaucoup mieux, avaient acquis une grande maturité et connaissaient leur rôle au sein de la communauté, le sens de leur vie et leurs talents plus particuliers (médecines et totems). Ils étaient maintenant des adultes. En effet, vivre une telle expérience et les apprentissages et connaissances qu’elle transmet donnent à la personne une grande maturité.

Pour la jeune fille, ce passage à la vie adulte était marqué par l’arrivée des premières lunes de la femme. Dans la culture autochtone, les menstruations sont appelées « la lune de la femme » parce que ce cycle biologique humain suit le cycle mensuel de la Lune. Cette nouvelle étape était une source de grande joie pour tous et un gage d’avenir pour la communauté. Cette jeune femme portait désormais en elle la promesse de l’enfantement. À cette occasion, une grande fête était organisée pour souligner l’événement. Chez les Apaches, la cérémonie de Femme Changeante, figure mythologique très importante de leur culture, durait trois jours. La lune de la jeune femme était honorée et célébrée dans la joie et l’allégresse. Celle-ci était considérée comme une déesse (comme Femme Changeante elle-même) pendant toute une journée. Pour commencer, les grand-mères préparaient la jeune femme en lui parlant de son nouveau rôle dans la communauté, des mystères féminins, des choses à éviter et à rechercher dans ses futures relations avec les hommes, et de toutes les choses qu’elle devait apprendre en tant que femme. Ensuite, ses aînées la massaient, l’enduisaient d’huiles odorantes et la revêtaient de très beaux habits préparés spécifiquement pour cette occasion. Elle était alors présentée à la communauté comme la personnification vivante de la Divinité, l’incarnation de Femme Changeante. Les gens venaient de très loin pour avoir la possibilité de lui parler, de la toucher, d’être bénis par sa présence. La jeune femme demeurait pendant plus de douze heures les bras tendus vers le ciel, dans la posture traditionnelle de la Déesse Mère, à recevoir patiemment ce déferlement d’attention bienveillante. Les gens venaient de très loin pour lui poser des questions, car sa voix était celle de la Déesse. La jeune femme répondait la première chose qui lui venait à l’esprit, et les réponses offertes étaient les bonnes.

the shawl for sacred womanhood ceremony

Les femmes qui ont vécu un tel événement ont une très haute opinion de leur féminité et de l’importance du rôle sacré qu’elles avaient à jouer en tant que femmes au sein de la communauté. Elles avaient également la compréhension du mystère de la femme, ce qui les amenait à respecter encore davantage la nature sacrée de leur lune. Pour elles, ces moments bénis devenaient propices à un plus grand recueillement, à la réalisation d’une autre sorte de quête de vision. Elles se regroupaient souvent ensemble dans une place à l’écart du village, dans une habitation appelée la loge de la lune. Là, elles s’accordaient un temps de repos, de méditation et de partage. Elles profitaient de cette période sacrée pour offrir leur sang à la terre[1]. À ce moment, tout le pouvoir de la Terre Mère coulait en elles. Les rêves, les songes et les visions qu’elles avaient durant leur lune étaient écoutés et respectés par le reste de la communauté.

Une fois ces rites de passage vécus, le jeune homme et la jeune fille avaient une idée beaucoup plus claire de leurs rôles et de leur place au sein de la communauté. Il n’y avait donc pas matière à ces crises d’identité que connaissent les jeunes Occidentaux, la fameuse crise d’adolescence. Les psychologues écrivains, notamment ceux qui ont écrit sur la condition masculine, ont très bien identifié ce besoin inassouvi d’initiation qui taraude les adolescents mâles de notre époque[2].

Pour les jeunes adultes des communautés autochtones (ces rites, bien qu’effectués sous des formes différentes, sont pratiqués par toutes les peuplades autochtones sur tous les continents), leur identité profonde et le sens de leur vie en tant qu’individus d’une communauté au sein du monde étaient clairs Leur voie s’étendait devant eux, pleine de promesses. Ils s’y engageaient en toute confiance, se sachant encadrés et pleinement appréciés.

Abordons maintenant la saison de vie qui suit la transformation d’enfant en adulte, soit la vie de couple et le mariage. Chez les autochtones, la notion de mariage est beaucoup moins complexe que dans les sociétés occidentales où la loi de l’état peut intervenir pour légiférer sur les unions et les divorces. La question de la sexualité prend également une toute autre dimension. Tout comme l’accouchement, la sexualité était considérée comme une activité tout à fait saine et naturelle.

L’exploration de la sexualité commençait en général à la puberté et faisait partie de l’apprentissage de la vie, au même titre que tous les autres apprentissages. Que les jeunes personnes bénéficient dans certaines nations d’une vie sexuelle active dès cet âge était un fait reconnu et accepté. Contrairement à ce que nous pourrions penser, malgré cette apparente liberté des sens, ces peuples faisaient preuve d’une grande pudeur et l’établissement de relations entre personnes de sexe opposé répondait à des structures d’encadrement et à des conventions bien précises.

Chez les Montagnais, par exemple, la responsabilité de faire les premiers pas pour courtiser la personne désirée n’était pas réservée qu’aux hommes. Lorsqu’une personne désirait faire part de son intérêt pour un éventuel partenaire, elle lui lançait discrètement un petit bâton. Si la personne visée ne retournait pas le bâton, la réponse était négative. Dans le cas contraire, si il ou elle relançait, toujours aussi discrètement, la petite branche, l’entente était conclue. Les tourtereaux s’éclipsaient à la première occasion. L’un avait soudainement besoin d’aller chercher de l’eau, l’autre décidait d’aller ramasser du bois… Je pense que vous devinez la suite de l’histoire!

Chez les Iroquois, les conventions différaient mais avaient le même but, c’est-à-dire permettre que les relations se produisent dans une ambiance de respect réciproque. Au sein de cette communauté, il revenait au jeune homme de faire les avances. Le futur amant se présentait donc au tipi des parents de l’élue de son coeur et s’avançait jusqu’au lit de la belle avec une bougie allumée. Si la jeune fille soufflait sur la flamme, il pouvait passer la nuit avec elle. Si elle détournait la tête, notre homme n’avait plus qu’à s’en retourner bredouille.

Quelques fois, les choses se faisaient plus ouvertement. Chez les Sioux, la jeune fille qui désirait rencontrer ses soupirants s’installait à l’extérieur du tipi de ses parents, enveloppée dans une peau ou une grande couverture. Si un jeune homme était désireux de faire sa connaissance plus intime (et je ne parle pas ici de sexualité, mais plutôt d’une rencontre dans une intimité spéciale avec une proximité physique qui permettait d’apprécier le corps et l’odeur de l’autre), il se présentait devant la jeune fille complètement caché, sous cette grande couverture qui était habituellement en peau de bison. Elle regardait qui s’était présenté, et si elle souhaitait mieux connaître ce jeune homme, elle entrouvrait furtivement la couverture. Il n’avait alors qu’à se glisser dessous et le couple pouvait faire connaissance tout à son aise, à l’abri des regards indiscrets.

Comme la sexualité était abordée d’une manière saine, les communautés amérindiennes avaient moins de tabous lui étant reliés. En fait, il y avait très peu de tabous, exception faite de l’inceste et des mariages consanguins. Avec comme conséquence une sexualité saine et des mariages durables. La pornographie, la prostitution, la dépravation et le viol étaient inexistants dans les communautés amérindiennes précolombiennes.

Une fois que les gens avaient fait leurs expériences, ils étaient prêts à se ranger et à fonder une famille. Ils devaient parfois demander la permission de leurs parents avant de s’unir. En règle générale, les conjoints prenaient leur décision ensemble et désignaient une personne-médecine pour présider la cérémonie. Chez les autochtones, c’étaient les mariés qui offraient des cadeaux à leurs invités. Par l’acte du mariage, les nouveaux mariés recevaient la plus grande richesse qui soit, le don de l’être promis, ce qui allait leur permettre de créer une nouvelle vie pour la communauté. Les présents destinés à leurs invités devenaient un témoignage de leur gratitude. Ces offrandes étaient parfois exigées du jeune homme à la famille de celle qu’il avait élue, avant de recevoir l’aval du père de la future mariée, afin de prouver qu’il pouvait être un bon pourvoyeur et protecteur de sa future femme et de sa famille.

Il existait, au sein de ces communautés, une compréhension de la nature plus volage de l’homme et de celle plus fidèle de la femme. Les Apaches avaient d’ailleurs une coutume qui illustre bien ce fait. Lors d’un divorce, la démarche différait selon que le demandeur était l’homme ou la femme. Si c’était Monsieur qui désirait mettre fin à l’union, il devait d’abord convaincre sa famille et ensuite la famille de son épouse. S’il réussissait à rallier tout ce monde à sa cause, il devait alors convaincre celui ou celle qui avait fait les prières lors de leur union. Si cette personne en voyait aussi la nécessité, alors, il pouvait enfin divorcer. Si, par contre, c’était Madame qui désirait dissoudre le mariage, elle n’avait qu’à ramasser les effets de son mari et à les mettre à la porte de son habitation. Selon la perception des Apaches, la fidélité innée de la femme lui accordait un jugement plus sûr pour décider du sort du couple. Nous savons que le démon du midi s’empare parfois d’un homme à un certain âge, que ça lui passera et qu’il sera alors heureux d’être avec une femme capable de le supporter! Dans la plupart des nations, la maison et tout ce qu’elle contenait appartenait à l’épouse. La plupart des nations avaient une structure matriarcale, d’où l’importance prédominante de la femme au sein des décisions affectant la maison, la famille, la communauté et, bien sûr, et surtout, les relations de couple.

Étant donné la somme de travail plus grande qu’ils avaient à accomplir, certains hommes-médecine, chamans et chefs avaient parfois plusieurs épouses. Les chefs avaient souvent de nombreuses visites diplomatiques, des gens envers qui ils avaient des obligations et de nombreuses responsabilités. Ils n’avaient pas de salaire ni des prélèvements, tels que des impôts, pour les aider dans ces tâches. C’est pourquoi la première épouse, lorsque le travail d’hôtesse et de mère devenait trop important pour qu’elle puisse le faire seule, choisissait une deuxième épouse pour l’assister. C’était toujours la première épouse qui choisissait celle qui devait venir partager la vie familiale en tant que deuxième épouse et éventuellement mère. Ceci afin qu’il n’y ait pas de rivalité et que l’harmonie règne dans le ménage. La première épouse, après une grosse journée de travail, était parfois bien soulagée qu’une femme plus jeune puisse répondre aux besoins d’un homme qui avait parfois beaucoup à exprimer après avoir occupé des fonctions importantes et stimulantes toute la journée! En général, ceux qui ont ce type de fonctions les assument justement parce qu’ils ont beaucoup d’énergie vitale, et cela ne se cantonne pas seulement à la vie professionnelle ou politique.

Les familles des personnes-médecines, elles, fournissaient l’hospitalité requise par les nombreux consultants en visite et il y avait souvent beaucoup de tâches à accomplir car ces malades venaient le plus souvent accompagnés de leurs familles. Eux aussi, pour les mêmes raisons, avaient parfois plusieurs épouses choisies de la même manière. En fait, si nous regardons la vie des peuples autochtones partout sur terre, nous trouverons une grande variété de coutumes très différentes et adaptées aux réalités qu’ils vivent. Rien n’est bien ni mal en soi, simplement les coutumes diffèrent pour répondre aux besoins des êtres. Et une atmosphère saine et une pudeur naturelle entouraient tout ce qui touchait aux relations entre les personnes. Par exemple, l’homosexualité, bien que beaucoup moins fréquente que ce que nous voyons aujourd’hui, existait. En fait, la plupart du temps c’étaient les grands-mères qui reconnaissaient dans les enfants ceux qu’elles nommaient les deux-esprits car ils ou elles avaient en eux les deux polarités simultanément. Ce n’était pas considéré comme une tare ni une honte, simplement une différence biologique qui était acceptée et même célébrée par la communauté.

La fonction première de la sexualité est de créer la vie. La participation à ce miracle est une expérience mystique. C’est la plus grande de toutes les bénédictions et celle qui donne le plus de sens à nos expériences de vie. Les peuples les plus évolués de la planète cherchent en fait à dépasser le désir sexuel, à ritualiser d’une manière naturelle et révérencieuse l’acte qui préside à la fécondation. C’est pour beaucoup un événement très spécial, qui suppose parfois des semaines et mêmes des mois de préparation afin que la rencontre où l’enfant est conçu par deux êtres devienne une expérience mystique qui participe étroitement aux mystères de la création. L’enchantement qui accompagne une telle union dure parfois plusieurs jours, voire quelques semaines ou quelques mois. Cette euphorie n’a rien à voir avec les plaisirs fugaces qui sont souvent associés aux rencontres intimes aujourd’hui.

Par la suite, la plupart des nations ont des cérémonies pour l’accouchement qui favorisent le travail de la mère. Le plus souvent, il est demandé au père d’attraper le bébé. Sinon, ce sera le rôle de la sage-femme. En règle générale, une bonne intervenante limitera d’elle-même ses interventions car elle sait que l’accouchement est un processus tout à fait naturel qui ne nécessite généralement aucune aide extérieure. Elle n’interviendra qu’en cas d’absolue nécessité.

Habituellement, pendant les vingt et un premiers jours de vie du nouveau-né, seuls les parents peuvent le tenir ou le toucher. Ceci a pour but de favoriser la création de liens très profonds entre l’enfant et ses parents, liens qui seront déterminants pour la croissance affective du petit. La grossesse et l’accouchement sont des cycles naturels dans la vie de la femme. Ils constituent également une forme d’initiation. Les visites sont limitées au strict nécessaire et les lieux où l’enfant grandit sont aussi bénis d’une manière très particulière. En effet, l’enfant, dans les peuplades en harmonie avec la nature, garde une relation privilégiée avec le lieu de sa naissance toute sa vie.

L’un de mes amis indiens m’a raconté comment il avait passé toute sa jeunesse en compagnie de ses parents au sein d’une communauté nomade innu du nord du Québec. Un hiver, ils avaient voyagé entre deux campements. Les gens transportaient leurs effets et se déplaçaient en raquettes, puisque la neige était profonde. Cette année-là, une femme enceinte les accompagnait. Elle venait d’effectuer toute une journée de marche avec ses compagnons lorsque vint pour elle le temps d’enfanter. Elle demanda aux autres de continuer jusqu’au camp et demeura derrière pour accoucher. Elle donna naissance à son enfant sur un lit de sapinage qu’elle s’était préparé sur la neige et rejoignit ensuite le reste du groupe avec son nouveau-né. Lors de son arrivée au campement, elle s’excusa de son retard! Cet exemple illustre bien à quel point l’accouchement est un événement tout à fait naturel pour ceux qui vivent en harmonie avec la nature. Il n’y a souvent aucune douleur pendant l’accouchement. C’est une réalité que m’ont partagée de nombreuses femmes en contact avec leur nature profonde et en accord avec leur environnement. Au contraire, l’accouchement est l’occasion d’une béatitude et d’une expérience mystique du plus haut niveau.

Lorsqu’une personne atteint un certain âge, elle devient une Aînée. La notion d’aîné n’est pas la même que dans la société occidentale. Les Aînés sont d’emblée considérés comme des personnes honorables et honorées qui ont acquis une grande sagesse. Chez les Cherokees, par exemple, ce passage s’effectue à cinquante et un ans. Pour d’autres nations, cela peut être souligné au moment où la personne devient grand-père ou grand-mère. Ce qui est vrai dans tous les cas, c’est qu’à partir de ce moment, les Aînés seront respectés et honorés de manière spéciale par les membres de la communauté. Ils ont la joyeuse responsabilité de partager leur sagesse et leur expérience avec les plus jeunes. Contrairement à la tendance actuelle, les Aînés autochtones ne sont pas exilés vers des maisons de retraite. Ils demeurent dans leur communauté jusqu’à la fin de leurs jours, où ils peuvent mener une vie active mais dans un climat plus détendu en partageant ce qu’ils ont reçu et veulent transmettre aux générations montantes.

Lors des rassemblements d’Aînés, tous se regroupent pour partager le fruit de leurs expériences et les jeunes se rassemblent pour les écouter. Lors de cette célébration où ils reçoivent officiellement le titre d’Aînés, chacun d’eux se présente pour affirmer sa volonté de contribuer par sa sagesse et son expérience à l’avenir de la communauté. Ils portent pour l’occasion un vêtement rituel sur lequel figurent les grands moments de leur vie et leur médecine. Ils partagent ce qu’ils ont vécu, les joies et les peines que leur a apportées la vie, et les leçons qu’ils en ont tirées. Pour avoir eu la joie de participer à plusieurs de ces événements, je peux vous dire que ce sont sans aucun doute les plus belles cérémonies auxquelles j’aie assisté.

Durant ces témoignages, nous avons la possibilité de prendre conscience de la richesse de la vie et de l’accomplissement de la raison d’être de ces personnes. Ces partages sont souvent très drôles car ces nouveaux Aînés sont parvenus à un âge où ils ont appris à rire d’eux-mêmes. Et très souvent nous sommes étonnés de la profondeur des expériences extraordinaires que ces gens ont vécues et que cette cérémonie nous donne la possibilité d’entendre. Nous savons par la suite tout ce qu’un Aîné en particulier peut transmettre et ainsi la sagesse qui a été mûrie pendant toute une vie peut trouver d’autres esprits pour s’y déverser.

Que la sagesse que nous portons à l’intérieur de nous soit reconnue lorsque nous atteignons un certain âge est quelque chose de merveilleux. Cela est souvent oublié aujourd’hui dans le monde occidental. J’ai eu la chance de constater la richesse et le talent de certaines personnes qui ont partagé cette cérémonie avec nous et c’était quelque chose d’extraordinaire. Il y a de ces gens qui ont révélé des expériences ou des talents dont personne ne connaissait l’existence, car eux avaient été trop modestes pour en parler. Des richesses incroyables…

Dans certaines communautés, lorsque la cérémonie touche à sa fin, ces Aînés se voient remettre une pipe et sont désormais autorisés à utiliser leur médecine. Par la suite, chaque fois qu’ils se présenteront à des cérémonies, les gens s’occuperont d’eux et les traiteront comme des invités distingués en signe de gratitude pour leur présence. Les Aînés sont importants pour l’avenir des communautés et les autochtones mettent un point d’honneur à le leur prouver constamment par une attitude aimante et respectueuse.

Au fur et à mesure que les gens s’en sont éloignés, la spiritualité est devenue de plus en plus incompréhensible. Et le fossé s’est creusé, de plus en plus profond, entre la spiritualité et la science.

Un rapprochement semble pourtant vouloir s’effectuer. Au cours des dernières années, certains ouvrages intéressants ont vu le jour. L’un des plus importants, le Tao de la physique, marque une étape importante dans la conscience humaine. La science commence à découvrir ces secrets que les grands mystiques de toutes les religions connaissent déjà depuis fort longtemps. Les recherches en physique nucléaire, par exemple, commencent à démontrer qu’effectivement notre esprit a un pouvoir illimité et que la pensée est capable d’influencer la matière. Les découvertes effectuées dans les domaines de la spiritualité et de la physique quantique révèlent de nombreux traits communs. Seulement, la société actuelle fonctionne encore selon un mode de raisonnement très cartésien et la plupart des gens ne sont pas prêts à modifier leurs perceptions. Le sens du merveilleux nous fait cruellement défaut. Depuis trop longtemps le mystère est absent de nos rites, de la mort, de nos vies quotidiennes… Nous ne savons plus reconnaître la magie, ni nous émerveiller devant le mystère de la vie.

Ni la science, ni aucune religion, ni aucun système ne parviendront jamais à tout comprendre et à tout expliquer. La vie est beaucoup trop vaste et notre compréhension mentale, beaucoup trop limitée. Notre conscience comporte plusieurs dimensions qui sont toutes solidaires les unes des autres. Aucun ne peut atteindre seul ce niveau de compréhension. Cette dernière ne peut être obtenue qu’à la condition que l’être humain aligne tous ses niveaux de conscience. À partir de cet instant, il se fond dans l’univers, devient une partie indivisible du Grand Tout et la compréhension de l’unité devient possible.

Le fait de saisir la beauté et la magie de la vie, la capacité de voir le merveilleux dans tout ce qui nous entoure, nous rappelle que nous sommes des êtres sans limites.

[1] Ce n’est pas un hasard si dans toutes les cultures traditionnelles de la terre les femmes portaient des jupes et des robes. Elles pouvaient ainsi donner directement à la terre le sang qui s’écoulait et elles étaient aussi en lien constant avec la Terre Mère. Je connais une femme chamane qui dans ce monde moderne ne peut se vêtir ainsi. Pour maintenir néanmoins ce lien avec la terre, elle utilise pendant sa lune des éponges qu’elle rince avec de l’eau et ensuite elle porte cette eau rouge et la verse sur la terre.

[2] Fire in the Belly – On Being a Man, by Sam Keen – Bantam Books 1991.

Iron John – A Book About Men, by Robert Bly – Addison-Wesley Publishing Company 1990.

5 réflexions au sujet de “Cycle Cérémonial des rites de passage”

  1. J’aimerais savoir si la quête de vision est donnée en 2017 ou 2018 au Québec. Je connais un peu la culture autochtone et j’ai enseigné dans une communauté pendant 2 années. J’aimerais vivre cette expérience et donner du sens à ma et mes apprentissages. Merci.

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  2. J’aimerais aussi y participer. J’ai 49 ans mais je ne suis pas un aîné. Comment m’y inscrire et comment me rendre à l’endroit quel est aussi le coût ? J’aimerais participer au rite de conscience avec le tout et à vous de voir pour le reste Bien à vous. Christian

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  3. Quête de visions et Loges de Lune 2016 21 au 28 AOÛT

    Bonjour,
    J’aimerais savoir si je peux participer à cet événement, peut-on encore s’inscrire?
    Si oui, merci de me fournir les détails à cet effet.
    Je suis intéressée par CÉRÉMONIE DE RECONNAISSANCE DE LA NATURE SACREE DE LA FEMME et LOGE DE LUNE.
    Merci, bien à vous,
    Isabelle

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